About Pierre Lemieux

Economist and author

An Industrialized Minister Here, an Industrialized Bureaucrat There

http://www.ft.com/intl/cms/s/0/4e0a21fc-2261-11e1-acdc-00144feabdc0.html#axzz1unqREWIh

The Financial Times is one of the best economic and financial newspapers in the world. It is also a good mirror of the conventional wisdom about the economy and the state.

On December 11, 2011, the newspaper ran a story on the growing public debt crisis in Europe. “Markets and governments”, the journalist argued, “face an uphill struggle … as new figures reveal that the borrowing of industrialised governments has surged”. The story cited an OECD official commenting that “market events seem to reflect situations whereby animal spirits dominate market dynamics, thereby pushing up sovereign borrowing rates with serious consequences for the sustainability of sovereign debt.” Continue reading

A “Bold Vision” for “We” “As A Country”

http://business.financialpost.com/2012/04/16/caw-demands-new-bold-vision-for-canadas-auto-industry/

The new “bold vision” the Canadian Auto Workers union is pushing means just one thing: they want the money, other people’s money, for themselves.

The push is disguised under the political “we”. Economic analysis (both social choice and public choice theories) show that the “we as a country” has no ascertainable meaning, except dictatorial: those who utter it want their preferences to be imposed to others.

For a summary of relevant theories, see my “The Public Choice Revolution”, Regulation 27:3 (2004).

Many Jean Valjeans in Today’s Society

Today, I saw the 25th-anniversary production of Les Misérables, the musical done after Victor Hugo’s famous 1862 novel. The musical is well worth seeing, and the original work well worth reading. In fact, to see the musical at the Boston Opera House, it was even worth traveling to Massachusetts, which I normally try to avoid like plague.

Contrary to what most people think, there are many Jean Valjeans in today’s society, and paradoxically as many, if not more, in America than in most civilized countries. They are the people who have been convicted of victimless, state-manufactured crimes, and whose whole life is destroyed by their criminal records. The yellow passport they carry is much stickier than Jean Valjean’s, for it stored in government computers and accessible by an army of little Javerts.

Imposer son royaume aux autres…

Je retrouve dans Le hasard et la nécessité (Paris, Seuil, 1970) de Jacques Monod l’étonnant simplisme et l’incroyable naïveté qui caractérisaient la philosophie socialiste régnante au 20e siècle. Les années soixante et soixante-dix en ont peut-être marqué la tragique cristallisation, pour ne pas dire fossilisation. Monod écrit:

L’éthique de la connaissance enfin est à mes yeux la seule attitude à la fois rationnelle et délibérément idéaliste sur quoi pourrait être édifié un véritable socialisme. […] Acceptée comme base des institutions sociales et politiques, donc comme mesure de leur autenthicité, de leur valeur, seule l’éthique de la connaissance pourrait conduire au socialisme. Elle impose des institutions vouées à la défense, à l’extension, à l’enrichissement du Royaume transcendant des idées, de la connaissance, de la création.

Sautez quelques lignes jusqu’aux derniers mots du livre :

L’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers d’où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part. À lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres.

Pas un doute sur l’existence d’une sorte d’homme aggloméré qui « choisit » pour lui-même, c’est-à-dire qui choisit pour les autres et leur impose ses choix. Il est vrai que la théorie des choix sociaux (Arrow et al.) était toute neuve et que la théorie économique du bien-être n’avait que quelques décennies, mais, quand même, quelle ignorance, quelle vanité pour quelqu’un qui se prétendait scientifique!

The American States’ Debt Crisis of the 1840s

“Meanwhile the foreign bankers were endeavoring to safeguard as best they could the interests of their clients. Before Mississippi repudiated a memorial was drafted by the Rothschilds. A copy was presented to Lord Palmerston, the British foreign secretary, requesting that it be presented through the medium of His Majesty’s minister at Washington. Lord Palmerston curtly refused to do, this on the ground that ‘British subjects who buy foreign securities do so at their own risk and must abide the consequences’.” — Reginald C. McGrane (1933), “Some Aspects of American State Debts in the Forties”, American Historical Review 38:4 (July 1933), p. 682

Le « commerce des bestiaux »

My column on the US election published on February 28 in La Tribune (Paris)

La montée de Rick Santorum imprime un autre retournement à la campagne pour l’investiture républicaine. Nous serons mieux placés, après les primaires d’aujourd’hui (le mardi 28 février) dans le Michigan et l’Arizona, pour déterminer si l’ancien sénateur représente un défi majeur pour Mitt Romney, même si des sondages récents suggèrent qu’il l’emporte maintenant au niveau national.

Cette lutte nous rappelle quelques vérités sur la nature des processus politiques. Prenez le débat concernant l’établissement, sous le président républicain George W. Bush, de conditions de qualité de l’enseignement public pour que les États continuent de recevoir des subventions fédérales à ce chapitre. Dans un pays où l’autonomie et la démocratie locales représentent des valeurs historiques, l’opposition à l’intervention du gouvernement fédéral dans l’enseignement public, qui est ordonné localement selon les lois de chaque État, soulève des passions bien compréhensibles. « Il faut, disait si bien Montesquieu, que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. »

Or, M. Santorum avait voté pour l’intervention fédérale en question. À M. Romney qui le lui reprochait, il a déclaré que la loi violait ses principes mais que, « quand on fait partie d’une équipe, on doit parfois encaisser un coup pour elle ». Pour la même raison, M. Santorum n’a pas manifesté d’opposition aux subventions fédérales au planning familial, qu’il dit pourtant condamner pour des raisons morales.

M. Santorum s’est ainsi adonné à ce que tous les politiciens pratiquent et que les économistes des choix publics appellent « marchandage politique », « commerce des bestiaux » (horse trading) ou « échange des votes ». Le politicien vend son appui à cer-taines propositions de ses collèges en retour ce quoi ceux-ci appuieront ses propres projets. Les politiciens font commerce de leurs voix : « Je vous donne mon vote aujourd’hui, vous me donnez le vôtre demain. »

M. Romney a péché de la même manière quand il était gouverneur du Massachusetts, avalisant des mesures « non conservatrices » afin d’en faire adopter d’autres auxquelles il attachait une grande importance.

On peut démontrer que ce marchandage politique mène souvent à l’adoption de politiques dont les avantages sont bien inférieurs aux coûts, lesquels sont dissimulés par leur répartition sur un grand nombre d’individus. Quand on fait la somme des politiques adoptées, on s’aperçoit que personne n’aurait voté pour le panier complet. En d’autres termes, la concurrence politique n’a pas l’efficacité de la concurrence économique. C’est une banalité qu’il faut parfois rappeler.

Ni M. Romney, ni M. Santorum, ni du reste M. Gingrich ne s’en inquiètent, car le seul objectif de chacun est d’être élu. Un rapport d’un think tank indépendant estime que le programme de l’un ou l’autre de ces trois candidats creuserait le déficit budgétaire. Ron Paul, quant à lui, sait qu’il ne sera pas élu, ce qui lui permet de ne pas trop jouer à ces jeux politiciens dangereux.

Can Voters Be That Irrational?

“Many Florida Republicans sought a candidate who they thought could defeat President Barack Obama”, writes the Wall Street Journal tonight (on.wsj.com/yem4M5), “with significantly more voters who cited that as their top priority opting for Mr. Romney, according to exit polls.”

This is like saying, “many consumers bought tomatoes, citing their desire to have tomatoes recognized as the most consumed vegetable in the world”. No consumer would do this, knowing that his own purchase of tomatoes is not going to show in the statistics. Similarly, no rational voters would vote for a candidate in order to make a difference, which he would only do if, without his vote, another candidate would have been elected (on this, see my Regulation article “The Public Choice Revolution“).

Can voters be that irrational? Can each voter cast his vote to make a difference while knowing that he has never decided an election, and that nobody he knows ever has? Probably not. But they explain their motivation, which they don’t very well understand, with ready-made, senseless phrases. Talk is cheap.

The Man in the Moon

After Newt Gingrich’s proposal for a moon colony, what could be better than quoting Lysander Spooner (http://lysanderspooner.org/node/64) on a related topic:

“Our pretended treaties, then, being made with no legitimate or bona fide nations, or representatives of nations, and being made, on our part, by persons who have no legitimate authority to act for us, have intrinsically no more validity than a pretended treaty made by the Man in the Moon with the king of the Pleiades.”

The Nation

“In a shared bit of rhetoric and ideology, National Socialism, Fascism, and the New Deal all depicted their rise to power as the concrete realization of the idea of the nation, which until then had been uninformed, halfhearted, and theoretical.”
— Wolfgang Schivelbusch, Three New Deals: Reflections on Roosevelt’s America, Mussolini’s Italy, and Hitler’s Germany (New York: Metropolitan Books, 2006), p. 119